La question de l’emploi des jeunes a de tous les temps fait couler beaucoup d’encre. Le plein emploi est toujours un idéal dans toutes les Nations du monde, et si chaque jour de nouvelles entreprises voient le jour, elles sont évidemment bien loin de résorber toute la frange de la population en état de travailler. Pour pallier cette situation, les gouvernements redoublent d’ardeur et d’ingéniosité dans la mise en place de programmes destinés à la formation et à l’emploi des jeunes. Des initiatives honorables sont également à noter dans le secteur des organismes privés, dans cette lutte pour la réduction du taux de chômage, avec plus ou moins de succès. Le taux de chômage est toujours aussi élevé çà et là, et la pandémie liée au COVID-19 n’est pas pour améliorer les choses.

Pourquoi est-il si difficile aujourd’hui de trouver un emploi satisfaisant correspondant à ses qualifications ? Pourquoi tant d’efforts ne semblent-ils pas endiguer le fléau ? Et si le problème était ailleurs ?

Sommaire

Des formations pour toujours au goût du marché

Les universités et les instituts ne sont pas censés former sans prendre en compte les besoins réels et actuels des entreprises, qui sont les plus grands employeurs. La logique voudrait que ce soit les entreprises qui commandent aux instituts de formations et aux universités le type et les caractéristiques de collaborateurs recherchés. Il y a lieu d’une collaboration entre les formateurs et les employeurs afin de s’assurer d’être sur la même longueur d’onde. On peut reconnaître sans risque de se tromper que cette collaboration a si souvent fait défaut.

Nous avons en effet des universitaires et des formateurs qui s’en tiennent à un programme pas toujours en adéquation avec les besoins sans cesse changeants du monde professionnel. Le rythme auquel les besoins évoluent en entreprise du fait de la dynamique du monde dans lequel nous vivons n’est pas toujours le même que celui de l’adaptation des contenus de formations. Les formateurs prennent ainsi le risque de verser sur le marché de l’emploi de nos jours, des diplômés taillés pour les années 90. Vous avez des personnes remplies de connaissances, mais pas suffisamment imprégnées des méthodes imposées par le monde dans le lequel nous vivons ; des personnes pas toujours au fait de la notion du digital à laquelle aucune entreprise ne peut se soustraire aujourd’hui, pour ne citer que cet exemple. Des employés qui n’ont pas une parfaite connaissance du client moderne ni où aller le trouver ! Au mieux, ils seront des boulets pour bien d’entreprises qui auraient le « bonheur » de les recruter.

Il est vrai de plus en plus, nous pouvons voir des instituts et universités proposer des programmes innovants, en collaboration avec des entreprises. Certains apprenants ont ainsi la chance d’être formés selon les besoins réels et actuels du monde de l’emploi.

Des diplômés pas toujours immédiatement consommables

La concurrence de nos jours fait que toutes les entreprises doivent être au sommet de leur art. Il n’y a pas assez de place pour le « juste assez ». La dynamique de l’économie et du monde des affaires en général exige des entreprises un service largement au-dessus de la moyenne, pour ne pas dire excellent. Dans ce prisme de la performance optimale, remarquons qu’il n’y a pas beaucoup de place pour l’apprentissage. En effet, toutes les entreprises recherchent du personnel non seulement qualifié, mais bien expérimenté surtout quand il s’agit de postes confirmés. C’est cela qui manque à presque tous les jeunes diplômés.

Bien de programmes ont une dominance théorique ne préparant pas suffisamment les diplômés aux réalités pratiques du monde de l’emploi. Ils ont pour ainsi dire « le savoir » à revendre, mais pas suffisamment hélas, du « savoir-faire ». Et non, le savoir-faire n’est pas juste le propre des métiers à forte dominance pratique ; il s’agit d’un ensemble de valeurs et de notions qui font du jeune diplômé quelqu’un de potentiellement utile immédiatement aux entreprises. Une alternative cependant pour le jeune diplômé est de multiplier des stages pratiques en entreprises afin de gagner en expérience et d’augmenter ainsi son employabilité à un poste confirmé, ou accepter commencer avec un poste débutant. Là encore, peu de diplômés sont prêts à s’inscrire dans cette démarche, et pour ceux qui sont prêts à faire le pas, il n’est pas tout à fait aisé de trouver des opportunités dans son domaine.

Nécessité d’un accompagnement sur mesure

Probablement ce dont a le plus besoin le jeune diplômé ! Des personnes ou des structures telles que village de l’emploi qui font le pont entre les diplômés et le monde professionnel, pour leur insertion. Elles sont aussi bien dans la formation que dans l’insertion pour une expérience pratique auprès des entreprises sans oublier l’accompagnement dans la durée. Le jeune n’est désormais plus livré à lui-même et contraint de chercher par ses propres forces et ses propres moyens son chemin dans l’univers combien hostile du marché de l’emploi. Il peut opter pour une formation complémentaire de sorte à affiner son profil et le rendre plus compatible à ce qui est recherché par les employeurs. À la fin de cette formation, il fera trois ans de prestations auprès d’une entreprise partenaire directement à un poste confirmé et nettement plus excitant que les postes débutants.

L’association des acteurs du monde professionnel, des formateurs ainsi que des experts dans le domaine de l’employabilité fait de ces structures des options de choix pour lutter efficacement contre le chômage et le sous-emploi.

Il peut arriver que vous soyez tenté, au contact de la réalité dont vous n’aviez pas connaissance du monde professionnel, de changer d’orientation. Cela arrive en effet à plusieurs jeunes, qui finissent pas réaliser qu’ils n’ont pas fait le bon choix de filière avec les meilleures garanties d’employabilité. Alors, pour augmenter leurs chances de trouver un emploi satisfaisant, ils se laisseront tenter par une formation pratique dans un secteur porteur, bien en vogue et aux multiples opportunités. Pour d’autres, ils décident de se réajuster pour exercer réellement ce qu’ils aiment faire. Quoi qu’il en soit, il est prouvé que les personnes qui font l’option d’une réorientation se vendent mieux sur le marché de l’emploi.

La meilleure façon de trouver du travail

Les entreprises ne font pas dans le social ; elles ne sont pas émues par le nombre de mois ou d’années passés dans le chômage ou combien vous avez besoin de cet emploi pour vivre. Elles font ce qu’elles ont intérêt à faire et s’abstiennent de ce qui n’a pas une incidence mesurable et pertinente sur les chiffres. On peut les comprendre ; leur survie se joue sur des détails au quotidien. La meilleure façon de se faire embaucher serait alors de devenir ce que les entreprises recherchent.

Il faut bien le reconnaître, le chômage a beau fait des ravages, les entreprises mises ensemble embauchent chaque jour des centaines d’employés. Ont-ils plus de chance ? C’est possible, mais il serait plus constructif de croire qu’ils ont quelque chose en plus qui fait qu’ils sortent du lot :

  • Connaissent le comportement et la psychologie du recruteur ;
  • Ont un profil taillé sur mesure pour intéresser ;
  • Sont conscients de leur valeur et savent se vendre ;
  • Sont désirés et recherchés ;
  • Etc.

Il y a donc une catégorie de diplômés qui recherchent activement de l’emploi et une autre peut-être plus futée qui travaille à se faire rechercher. Comment en arrive-t-on à ce niveau ? En ajustant au maximum son profil à ce dont les entreprises ont besoin. C’est un bon point de compléter sa formation et de gagner en expérience comme vu plus haut. Mais, il faut aussi connaître l’entreprise, son histoire, sa vision et ses buts. Convenons qu’il serait impossible de le faire pour une centaine d’entreprises à la fois. D’où la nécessité d’effectuer un ciblage ! Envoyer le maximum de CV à toutes les entreprises n’est donc pas d’une grande efficacité. Il faut savoir ce que l’on veut et l’attirer à soi. Les personnes averties savent déjà l’entreprise qu’elles vont intégrer ou le type, tout au moins bien avant la fin de la formation. Ainsi, elles se préparent plus conséquemment, pour être à la fin un profil impossible à refuser par cette dernière. Cela peut paraître idéaliste, mais pas pour autant moins pertinent.